Dans notre société contemporaine, la mort est devenue un sujet tabou qui est souvent relégué aux sphères médicales. Cette tendance à médicaliser la mort et à la définir uniquement par les limites que les professionnels de la santé posent a eu un effet profond sur notre perception et notre gestion de ce processus inévitable de la vie.
Comme l'a si bien dit le philosophe français Michel de Montaigne : "Philosopher, c'est apprendre à mourir."
On constate ainsi que la mort est largement perçue comme un événement médicalisé se produisant uniquement lorsque les médecins le décrètent. Cette vision réduit souvent la mort à un simple moment de transition physique négligeant les dimensions psychologiques, spirituelles et sociales qui lui sont intrinsèquement liées.
Comme le souligne le philosophe allemand Friedrich Nietzsche : "La mort est la vie elle-même."
Cette citation nous rappelle que la mort est une partie intégrante de l'expérience humaine et qu'elle ne peut être réduite à un simple événement médical.
Lorsque nous examinons les deux aspects de la mort, les positifs et les négatifs à basse intensité, nous réalisons qu'elle est bien plus qu'une simple sensation physique. En réalité, elle joue un rôle crucial dans notre bien-être global et notre bonheur. Les niveaux de bien-être et de joie sont profondément liés à notre capacité à faire face à la réalité de la mort à accepter sa présence inévitable dans nos vies.
Prenons l'exemple de la culture mexicaine avec sa célébration traditionnelle du Jour des Morts. Cette fête est loin d'être sombre et triste, c'est une célébration joyeuse de la vie et de la mémoire de ceux qui nous ont quittés. Les Mexicains croient que les morts reviennent pour une journée chaque année afin de partager des moments avec leurs proches, renforçant ainsi les liens familiaux et la joie de vivre.
Pourtant, dans notre quête incessante du bonheur et de la réussite, nous évitons souvent de faire face à la réalité de la mort. Le déni de la mort devient alors manifeste et se manifestant dans divers comportements et attitudes de la vie quotidienne.
Carl Gustav Jung le célèbre psychiatre suisse a observé avec perspicacité que "Ce n'est pas l'angoisse de la mort qui hante l'homme, mais l'angoisse de ne pas avoir vécu."
Cette citation souligne le fait que c'est notre peur de ne pas avoir pleinement vécu nos vies qui nous pousse à nier la réalité de la mort.
Ce déni de la mort est particulièrement évident dans la manière dont nous abordons la santé et la médecine. Nous cherchons à repousser les limites de notre mortalité par tous les moyens possibles en évitant ainsi de considérer la mort comme une partie intégrante et naturelle de l'existence humaine.
Pourtant, ce refus de reconnaître la réalité de la mort ne fait que renforcer notre angoisse collective face à elle. En nous privant d'une compréhension authentique de la mort, nous nous condamnons à une existence marquée par la peur et l'incertitude.
Il est temps de reconnaître que la mort fait partie intégrante de la vie. En affrontant cette réalité avec courage et acceptation, nous pouvons trouver un nouveau sens de l'existence en embrassant pleinement chaque moment précieux que la vie à a offrir.
Références:
Fontaine, P. (2009). L'angoisse de mort est-elle un frein à la créativité ?. Recherche en soins infirmiers, 99, 4-21. https://doi.org/10.3917/rsi.099.0004
Châtel, T. (2016). La mort moderne : « tabous » et représentations. Cités, 66, 41-48. https://doi.org/10.3917/cite.066.0041
Lenoir, C. (2011). Que philosopher c’est apprendre à mourir. Humanisme, 292, 43-48. https://doi.org/10.3917/huma.292.0043
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